Porté connecté ● M1S2 - 2016/2017

wearable technologies / wearable devices / connected wearables...

Ces termes sont aujourd’hui associés au développement de l’informatique omniprésente (pervasive computing)1 et à celui de l’internet des objets (IdO / IoT). Dans une ère parfois qualifiée de post-PC, l’utilisateur peut désormais disposer d’une gamme de petits appareils informatiques portables tels que le smartphone, dont l’utilisation s’est étendue à l’ensemble de la vie quotidienne. Ces appareils entendent faciliter l’accès à l’information du plus grand nombre, n’importe où et n’importe quand. Les utilisateurs ont la possibilité de s’échanger des données facilement, rapidement et sans effort, quelle que soit leur position géographique. Cette omniprésence de l’accès à l’information a un fort impact sur la société et modifie les habitudes de travail et de vie privée.

L’adjectif wearable suppose l’idée d’une relation de plus en plus étroite entre des technologies devenues mobiles, nomades et la sphère anthropo-technologique du «portable» en général et du vestimentaire en particulier. L’expression connected wearables est souvent traduite en français par «vêtements connectés». La notion même de «technologies portables» ou «d’appareils portables» ne se limite pas aux téléphones du même nom mais englobe aussi tout vêtement, objet ou accessoire tels que les textiles, lunettes, montres et autres bijoux connectables c’est-à-dire intégrant des composants électroniques et informatiques.

L’anthropologue Yannick Primel a récemment suggéré d’utiliser l’expression «porté connecté» plutôt que celle de «vêtement connecté» pour traduire l’expression anglaise de connected wearables. Cette nuance sémantique induit pour le chercheur l’idée que les wearables constituent «la catégorie d’objets que l’on porte sur soi mais pas uniquement les vêtements. Ainsi, l’utilisation du mot français ‘vêtement’ connecté est beaucoup trop restrictive pour désigner la globalité d’une pratique anthropologique universelle. La réalité que l’on veut désigner en effet concerne les vêtements mais aussi les montres, les lunettes, les harnais de sécurité, les gilets de sauvetage, les sacs à dos, les bijoux, les casques de moto, les pagnes, les chapeaux, les gilets pare-balles, les combinaisons de surf, les étiquettes d’identification des nourrissons en maternité, les aides auditives, les piercings, etc.»1

Si la miniaturisation des composants électroniques et informatiques semble ouvrir dans tous ces domaines de vastes possibilités de développement, le chercheur en SIC David Pucheu2 pointe de son côté les dérives possibles d’une informatique devenue invisible et ubiquitaire où l’effacement, l’invisibilisation et la dissémination des interfaces et des interactions finirait par réduire l’humain à un statut «d’«utilisateur générateur de données » alimentant le travail « souterrain » des algorithmes de calcul»3.

De fait, l’offre en matière de portés connectés semble massivement tournée vers les secteurs de la santé et de la sécurité ou du divertissement (à dev sur David Rose et les objets enchantés).objets qui maintiennent son usager dans une ignorance donc une dépendance vis-à-vis de la technique.

La démarche de conception qui vous est proposée s’inscrit dans ce contexte. Elle vise à développer une étude à la fois critique et pratique du porté connecté. Votre démarche se fondera dans un premier temps sur l’expérimentation d’une sélection de supports et composants électroniques et informatiques exploitables dans le champ du porté connecté3. Elle se poursuivra par une analyse d’exemples représentatifs. Elle se fondera sur une problématisation et une réflexion personnelle permettant d’élaborer et de repérer des scénarios d’usage et des contextes d’application pour ces technologies. Votre projet de design, entre design textile, design de mode, design de produit et UX design, design d’interaction, design de service, visera à explorer un secteur en pleine émergence, à travers différents axes possibles de problématisation, d’investigation et de conception possibles afin de justifier et de donner du sens à l’expression de porté connecté.

Découvrez les projets des étudiants :

  • La voix de twitter par Morel Charlotte, Hamaide Evan, Zhang Flavie, Spruyt Candice
  • Cligne par Bianchin Yann, Codemard Valentin, Michelizza Élie, Mauperin Arnaud
  • JEK par Silly Tom, Saurue Anthony, Hierholzer Erika
  • Sherlook par Jbeli Moez, Pottier Lisa, Prada Yara